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Sujets :

Matière médicale

Méthode homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique

Thérapeutique homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique




Homopathie   Matière médicale

RHUS TOXICODENDRON
Rhus toxicodendron L.
Sumac vénéneux
Anacardiacées (TM)

Origine

C'est le sumac vénéneux, arbuste de la famille des Anacardiacées, qui pousse aux Etats-Unis et au Japon. La plante contient un latex irritant, particulièrement caustique pour la peau.

Selon Guermonprez et Coll. , on retrouve dans la teinture-mère :

  • un tanin gallique,
  • un flavonoïde, la fisétine, qui lui confère, chez l'animal des propriétés anti-inflammatoires,
  • des dérivés phénoliques parmi lesquels des urushiols responsables probables des éruptions cutanéo-muqueuses vésiculeuses et prurigineuses. , ceci par un mécanisme immunoallergique.

Action générale

La toxicologie et l'expérimentation ont montré une action élective :

  • sur la peau, où il provoque de l'œdème intense, des éruptions érysipélateuses et vésiculeuses ;
  • sur les muqueuses : irritation, œdème ;
  • sur les tissus fibro-conjonctifs périarticulaires : tendons, ligaments, aponévroses, où il provoque des raideurs douloureuses améliorées par le mouvement continué ;
  • sur le système nerveux : syndrome fébrile adynamique de type typhique avec agitation et parfois délire.

SYMPTOMES CUTANES :

  • Eruptions de petites vésicules contenant un liquide citrin, transparent. Ces vésicules, de un à deux millimètres de diamètre, reposent sur une base érythémateuse rouge, brûlante, prurigineuse, non améliorées par le grattage mais soulagées par des applications ou des douches d'eau très chaude.
  • Vésicules confluentes en ampoules de la taille d'un pois cassé, remplies d'un liquide aqueux, fluide, jaune.
  • Eruptions érythémateuses en "peau de léopard" : l'érythème est ponctuée par des zones de peau saine.
  • Eruptions érysipélateuses du visage, avec œdème des paupières obturant les yeux qui sont enflammés et collés par un mucus purulent. Prurit intense, brûlant, cuisant.

SYMPTOMES MUQUEUX :

  • Dans les épisodes fébriles :
    • sécheresse de la bouche, du pharynx et de la langue qui est recouverte d'un enduit brun ou blanchâtre qui laisse à la pointe un triangle rouge ;
    • soif très marquée pour de l'eau froide ou du lait froid.
  • Diarrhée avec répétition fréquente de selles peu abondantes, glaireuses, parfois sanguinolentes, très nauséabondes, avec brûlures dans le rectum. Sensibilité du caecum et de la F.I.D. .

SYMPTOMES PERIARTICULAIRES :

Avec Rhus toxicodendron en effet, les séreuses sont respectées :

  • Sensation de raideurs articulaires douloureuses, soulagées par le mouvement. La douleur persiste au début du mouvement, puis elle s'estompe, comme par un phénomène de dérouillage et elle reparaît à la fatigue. Amélioration par la chaleur et aggravation par l'humidité.

SYNDROME FEBRILE ADYNAMIQUE :

  • Etat de stupeur, de prostration, avec agitation, en rapport avec les douleurs dont il souffre aux endroits où son corps repose. Il cherche donc à remuer et à changer constamment de place.
  • Il frissonne au moindre mouvement ou en se découvrant tant soit peu. Le frisson est souvent accompagné de toux sèche.
  • Sueurs générales sauf à la face.
  • Langue sèche, avec dépôt brun ou blanchâtre qui respecte la pointe de la langue. Soif vive pour de l'eau froide ou du lait froid qui provoquent frissons et toux.
  • Herpès péri-buccal.

Rhus toxicodendron fait partie du "trio de l'agitation" décrit par Nash, avec Aconitum napellus et Arsenicum album :

  • Aconit, sujet vigoureux et sthénique, s'agite parce que l'intensité des signes généraux ressentis provoque une crainte anxieuse de mourir ;
  • Arsenicum album a la même intensité des symptômes généraux mais il a en plus une faiblesse considérable qui aggrave son anxiété et sa crainte d'une issue fatale ; cette faiblesse se traduit par une alternance de périodes de prostration et d'agitation ;
  • Rhus toxicodendron s'agite parce que le mouvement soulage ses douleurs.

Modalités et sensations

A - SENSATIONS :

  • De courbature, de meurtrissure, de raideur, d'engourdissement :
  • De sécheresse de la bouche et du pharynx (dans les états fébriles).
  • D'eau froide versée sur le corps.
  • Douleurs déchirantes, tiraillantes, névralgiques ayant les modalités du médicament.

B - MODALITES :

AGGRAVATION :

  • par l'humidité, le froid humide, le contact mouillé ;
  • par le repos et l'immobilité ;
  • par le début du mouvement et par la fatigue excessive.

Ces facteurs d'aggravation sont à tel point importants qu'ils peuvent être une cause possible à l'indication du médicament.

AMELIORATION :

  • par le mouvement lent, par le changement de position, que ce soit le prurit cutané, les douleurs articulaires ou les phénomènes qui accompagnent la fièvre ;
  • par la chaleur et les applications chaudes ;
  • par le temps sec et chaud.

C - SIGNES CONCOMITANTS :

  • Besoin de remuer, de se mobiliser, de se frictionner du fait de la modalité caractéristique du médicament : amélioration par le mouvement et la chaleur.

Correspondances étiologiques

De par son action sur le système articulaire, son hypersensibilité au froid humide et l'état fébrile adynamique qu'il peut toxicologiquement provoquer, Rhus toxicodendron sera souvent indiqué dans :

  • les suites d'excès musculaires,
  • les refroidissements par humidité ou après avoir été mouillé (bains, pluie, sueurs, ...),
  • les affections d'origine virale (états grippaux, herpès, …).

Principales indications cliniques et posologie

1 - CUTANEES OU MUQUEUSES

  • Toutes dermatoses érythémato-œdémateuses ou vésiculeuses ayant l'aspect et les modalités du médicament :
    • eczéma,
    • zona,
    • érysipèle, acné rosacée,
    • herpès survenant isolément ou lors de syndromes fébriles : prescrire Rhus toxicodendron 15 CH, dès les premiers symptômes subjectifs et le répéter tous les quarts d'heure. Très souvent avec cette technique, l'éruption est évitée ou très limitée.
  • Enrouement quand on commence à parler ou à chanter et qui s'améliore ensuite.
  • Conjonctivite phlycténulaire, kératite phlycténulaire, iritis rhumatismale.

Prescrire en 7 ou 15 CH, cinq granules deux fois à quatre fois par jour, suivant l'acuité des symptômes.

2 - MUSCULO-ARTICULAIRES

  • Rhumatismes musculaires ou tendineux.
  • Entorses, luxations ( Ruta graveolens).
  • Fatigabilité musculaire, excès musculaires (cœur forcé des sportifs).
  • Sciatique avec douleurs déchirantes, tiraillantes, tout le long du nerf, pires pendant le repos et améliorées par le mouvement. Rhus toxicodendron est indiqué par exemple dans une sciatique après avoir été exposé à la pluie ou après refroidissement au cours d'une transpiration.
  • Rhumatismes provoqués ou aggravés par l'humidité.

Même posologie. Toutefois, la prescription en 15 CH est souvent plus efficace dans les indications rhumatismales.

3 - ETATS FEBRILES ADYNAMIQUES

  • Grippe, états grippaux.
  • Toutes affections microbiennes, en particulier virales, si leurs modes réactionnels cliniques correspondent aux symptômes pathogénétiques du médicament ; dengue en pathologie tropicale.

Prescrire en 9 ou 15 CH suivant la similitude, cinq granules toutes les deux ou trois heures, en espaçant suivant amélioration.

Dans la pathologie infectieuse sévère, justifiant les antibiotiques, Rhus toxicodendron peut se révéler un adjuvant utile et efficace.