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Sujets :

Matière médicale

Méthode homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique

Thérapeutique homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique




Homopathie   Matière médicale

BELLADONNA
Atropa belladonna L.
Belladone
Solanacées (1DH)

Origine et description

La belladone, Atropa belladonna L. , est une plante de la famille des Solanacées.

La teinture-mère est préparée à partir de la plante entière fleurie, la majorité des principes actifs étant contenus dans les feuilles.

Elle contient surtout des alcaloïdes à action parasympathicolytique :

  • l'atropine, dont l'action domine toute la toxicologie et la pathogénésie, et qui provient de la racémisation de la hyoscyamine,
  • la hyoscyamine, principal alcaloïde présent dans la plante fraîche,
  • la scopolamine ou hyoscine.

Action générale

La toxicologie aiguë ou subaiguë, l'expérimentation pathogénétique ont montré que la belladonne agit successivement :

  • sur les muqueuses,
  • sur le système cardio-vasculaire,
  • sur le système nerveux,

et qu'elle induit

  • un syndrome inflammatoire et un syndrome fébrile.

SYMPTOMES MUQUEUX :

Il se produit une sécheresse intense de toutes les muqueuses :

  • digestives :
    • tarissement salivaire avec bouche sèche,
    • sécheresse du pharynx entraînant de la dysphagie (avec parfois irradiation vers l'oreille) ;
  • auriculaires :
    • hyperhémie des tympans ;
  • respiratoires :
    • sécheresse des muqueuses nasales,
    • sécheresse des muqueuses laryngo-trachéales entraînant une toux sèche et douloureuse ;
  • oculaires :
    • tarissement des larmes et
    • conjonctives sèches.

SYMPTOMES CARDIO-VASCULAIRES :

Il se produit des phénomènes de congestion et d'hypertension :

  • Congestion céphalique avec
    • rougeur du visage,
    • sensations vertigineuses,
    • céphalées congestives, pulsatives et
    • au niveau de l'œil, hyperhémie conjonctivale.
  • Congestion générale avec
    • rash cutané scarlatiniforme,
    • bouffées vaso-motrices mais surtout :
  • Hypertension artérielle avec
    • tachycardie,
    • battements artériels intenses,
    • céphalées congestives et pulsatives.

SYMPTOMES NEURO-SENSORIELS :

  • Hyperesthésie sensorielle générale
    • à la lumière (photophobie),
    • au froid,
    • aux secousses, aux bruits (qui font sursauter).
  • Spasmes viscéraux subits hyperalgiques, tressaillements musculaires, myoclonies, soubresauts.
  • Dans les états fébriles :
    • délires furieux avec hallucinations surtout hypnagogiques,
    • convulsions hyperthermiques, plus couramment, alternances de phases d'abattement et d'agitation.

SYNDROMES INFLAMMATOIRES ET FEBRILES :

  • Congestion locale avec les particularités cliniques des phénomènes d'inflammation à leur début :
    • tumor : œdème avec sensibilité au toucher ;
    • rubor : rougeur brillante, vive, pouvant aller jusqu'au rouge sombre ;
    • dolor : hyperesthésie et sensation de battements ;
    • calor : chaleur rayonnante
  • Fièvre d'installation rapide, oscillante par la suite avec :
    • visage rouge, chaud, moite,
    • sueurs importantes,
    • mydriase bilatérale.

Modalités et sensations

A - SENSATIONS :

  • de sécheresse des muqueuses ;
  • de congestion ou de chaleur du visage,
  • de douleurs pulsatives,
  • de douleurs crampoïdes (à début et fin brusques).

B - MODALITES :

AGGRAVATION :

  • par la lumière vive (photophobie, convulsions),
  • par le bruit,
  • par le toucher ou les secousses,
  • par l'air froid,
  • par la chaleur sur la tête.

AMELIORATION :

  • par le repos.

C - SIGNES CONCOMITANTS :

  • Dans les états fébriles, sueurs abondantes et
  • soif variable dont les caractéristiques peuvent orienter vers un remède complémentaire :
    • si la soif est vive pour de grandes quantités d'eau froide, on pensera à Bryonia ;
    • si la soif est vive pour de petites quantités répétées, on songera à Arsenicum album ;
    • si au contraire, il y a absence de soif, on évoquera Gelsemium.

Correspondances étiologiques

Comme pour Aconitum napellus, l'action pharmacologique de Belladonna mobilise brutalement les fonctions circulatoires et nerveuses. Elle peut correspondre à des circonstances étiologiques particulières qui provoquent des modes réactionnels pathologiques subits, brutaux, dans ces mêmes fonctions. Par exemple :

  • toutes les fièvres aiguës quelles qu'en soient les origines : maladies éruptives infantiles, affections bactériennes ou virales, etc… ;
  • tous les facteurs d'inflammation aiguë et de congestion.

Principales indications cliniques et posologie

1 - MUQUEUSES

  • Rhinopharyngites, angines, laryngo-trachéites à leur début : la sécheresse des muqueuses s'accompagne souvent de phénomènes spasmodiques au niveau des muqueuses intéressées : dysphagie, toux sèche, etc…
  • Otites moyennes congestives.

2 - CARDIO-VASCULAIRES

  • Congestions céphaliques :
    • bouffées de chaleur ;
    • céphalées fébriles ou hypertensives ;
    • insolations, …
  • Poussées hypertensives. ( Aconit, Glonoïnum, Sulfur, …)
  • Rashs scarlatiniformes.

3 - NEURO-SENSORIELLES

  • Spasmes des organes creux (à début et fin brusques) :
    • coliques hépatiques ou néphrétiques,…
  • Hoquet ( Cuprum metallicum, Hyoscyamus), secousses tendino-musculaires.
  • Convulsions hyperthermiques.

4 - SYNDROMES INFLAMMATOIRES & FEBRILES

  • Toutes les maladies infectieuses quelles que soient leurs origines, si le mode réactionnel du malade correspond aux particularités pathogénétiques du médicament.
  • Abcès en formation…

POSOLOGIE

Elle obéit aux principes fondamentaux :

1 - Plus la similitude entre le mode réactionnel du malade et la pathogénésie du médicament est grande, plus la dilution à employer est élevée et inversement.

2 - Espacer les prises suivant amélioration.

Donc :

  • SUR UNE SIMILITUDE LOCALE OU RESTREINTE :
    • utiliser des dilutions basses : 5 CH, cinq granules toutes les deux à quatre heures suivant l'acuité du cas.
  • SUR UNE SIMILITUDE PLUS ETENDUE (signes généraux, modalités) :
    • utiliser des dilutions moyennes : 7 ou 9 CH.
  • EN CAS DE CONVULSIONS HYPERTHERMIQUES :
    • utiliser des dilutions hautes : 15 ou 30 CH, à répéter toutes les dix à quinze minutes.

      Pratiquement dans ce dernier cas, il y aura intérêt, si l'on sait que l'enfant fébrile est enclin aux convulsions hyperthermiques, à administrer, dès que le petit malade a de la fièvre, Belladonna en dilutions hautes (15 ou 30 CH) : elles éviteront la survenue des convulsions.