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Sujets :

Matière médicale

Méthode homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique

Thérapeutique homéopathique

a. Pathologie aiguë

b. Pathologie chronique




Homopathie   Matière médicale

ACONITUM NAPELLUS
Aconitum napellus L.
Char de Vénus
Renonculacées (1CH)

Origine et description

C'est une plante de la famille des Renonculacées dont la racine contient un alcaloïde particulièrement toxique : l'aconitine.

La teinture-mère est préparée à partir de la plante entière récoltée en fin de floraison. Elle contient aussi de la tyramine et de la dopamine.

L'aconitine possède :

  • un effet antinévralgique,
  • un effet antigoutteux et
  • un effet décongestionnant sur l'appareil respiratoire.

Action générale

TOXICOLOGIE :

La dose létale est très voisine de la dose thérapeutique ; elle entraîne des troubles digestifs, neurologiques, cardiaques, avec mort par collapsus :

  • Sensation de picotement et d'engourdissement des lèvres, de la langue puis de la face et des membres.
  • Angoisses, vertiges, faiblesse musculaire, asthénie.
  • Chute de la température par action au niveau du centre bulbaire.
  • Troubles du rythme avec hyperexcitabilité ventriculaire. Des expérimentations* ont été réalisées sur le cœur isolé d'anguille et de rat : elles ont mis en évidence l'effet régulateur d'Aconitine 9 CH sur les signes d'intoxication dus à l'aconitine ou à la vératrine, substances d'actions similaires. Ces expérimentations ont permis d'autre part de mettre en évidence :
    • une inversion d'effets selon les doses (10-5 à 10-7 molaires) ;
    • l'existence d'un "trou" d'activité pharmacologique (autour de 10-10 molaire) ;
    • une absence de signes de toxicité directe en présence de hautes dilutions (phénomène observé dans toutes les expérimentations de laboratoire réalisées jusqu'à ce jour)

PHARMACOLOGIE :

A faible dose thérapeutique, l'aconitine agit sur les terminaisons nerveuses, en particulier des trijumeaux. Elle augmente les sécrétions salivaires et sudoripares.

EXPERIMENTATION PATHOGENETIQUE :

Elle a permis de confirmer trois cibles préférentielles en déterminant :

  • des phénomènes nerveux,
  • des phénomènes circulatoires,
  • un état fébrile, dont le dénominateur clinique commun est constitué par la brutalité d'installation et l'intensité des symptômes.

SYMPTOMES NERVEUX :

  • névralgies intenses, notamment dans le domaine du trijumeau avec sensation de fourmillements, d'engourdissements ;
  • spasmes digestifs ;
  • excitation générale avec angoisse, agitation, peur de mourir devant l'intensité des symptômes toxiques et des douleurs.

SYMPTOMES CARDIO-VASCULAIRES :

  • tachycardie avec pouls dur, tendu et rougeur du visage ;
  • hypertension artérielle ;
  • hémorragies possibles de sang rouge, brillant. Toutes ces manifestations sont accompagnées d'angoisse avec crainte de mort imminente.

ETAT FEBRILE :

  • d'apparition brutale, avec
  • tachycardie, peau rouge, brûlante et sèche,
  • soif vive pour de grandes quantités d'eau froide et
  • agitation anxieuse.

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* - PENNEC JP. , AUBIN M. , "Effects of aconitine and veratrine on the isolated perfused heart of the common (Anguilla anguilla)" - Comp. Biochem. Physiol. , 1984, 776, 367-369.

Modalités et sensations

A - SENSATIONS :

  • de douleurs aiguës intolérables, notamment les névralgies ;
  • d'engourdissements ou de fourmillements.

B - MODALITES :

AGGRAVATION :

  • par le froid vif et brutal ;
  • vers minuit.

AMELIORATION :

  • par l'apparition de la transpiration (dans les états fébriles aigus).

C - SIGNES CONCOMITANTS :

Dans les états fébriles :

  • peau sèche, rouge et chaude avec phénomènes vaso-moteurs au niveau du visage en s'asseyant ;
  • soif intense pour de grandes quantités d'eau froide,
  • paumes des mains brûlantes.

Dans tous les cas :

  • Angoisse importante suscitée par l'intensité des douleurs ou des phénomènes généraux.

Correspondances étiologiques

Les symptômes réactionnels expérimentaux intenses et brutaux d'Aconit peuvent correspondre à des circonstances étiologiques qui mobilisent brutalement les systèmes circulatoires et nerveux.

Aconitum napellus pourra donc être indiqué dans les syndromes réactionnels subits, brutaux, comme par exemple ceux qui peuvent faire suite :

  • à des changements brusques de température (coups de froid brusques, chute dans l'eau glacée ou "coups de chaleur") ;
  • à des peurs subites,
  • à des poussées hypertensives.

Type sensible

Ces manifestations intenses, brutales, excessives, spectaculaires se rencontrent le plus souvent chez :

  • des sujets vigoureux, sthéniques,
  • le plus souvent assez jeunes et en bon état de santé habituel, ce qui explique l'intensité des phénomènes d'angoisse et de peur de mourir par inquiétude réactionnelle.

Principales indications cliniques et posologie

En accord avec la relation thérapeutique de similitude, elles correspondent aux affections qui intéressent les différents points d'impact pathogénétique du médicament :

  1. INDICATIONS NEUROLOGIQUES
    • Névralgies "a frigore", notamment les névralgies du trijumeau.
    • Névralgies de n'importe quelle localisation si elles ont été provoquées ou si elles sont aggravées par le froid, accompagnées de fourmillements ou d'engourdissements.

    Utiliser de préférence des dilutions hautes (15 ou 30 CH), cinq granules deux à six fois par jour suivant l'acuité des symptômes.

  2. INDICATIONS CARDIO-VASCULAIRES

    Toutes les manifestations cardio-vasculaires accompagnées d'agitation, d'anxiété, voire de crainte d'une mort imminente peuvent être justiciables d'Aconit mais plus particulièrement les cadres cliniques suivants :

    • Poussées hypertensives avec tachycardie, pouls dur, céphalées congestives, visage rouge et chaud, toute symptômatologie faisant craindre un Accident Vasculaire Cérébral.
    • Tachycardie paroxystique (après froid vif ou peur).
    • Crise d'angor (surtout si elle est déclenchée par le froid vif), avec angoisse mortelle, serrement thoracique, paresthésie du bras gauche.
    • Hémorragies de type artériel avec sang rouge, chaud et brillant.

    Dans toutes ces éventualités, prescrire Aconitum 9 ou 15 CH, deux à quatre fois par jour.

  3. ETATS FEBRILES AIGUS
    • Toute pyrexie aiguë quels que soient son diagnostic ou son origine (microbienne, virale, thermique), si le tableau réactionnel du patient correspond aux caractéristiques du tableau pathogénétique d'Aconit :
      • rhinopharyngites, angines, …
      • laryngites avec toux croupale ++(vers minuit),
      • diarrhée verte avec coliques spasmodiques (après coup de froid)
    • Coups de chaleur, insolations, avec peau rouge et sèche (les sueurs orientent plutôt vers la prescription de Belladonna).

    Pour toutes ces indications, prescrire en 9 ou 15 CH, suivant la similitude, deux à quatre fois par jour suivant l'acuité des symptômes.

  4. AUTRES INDICATIONS
    • Aménorrhées secondaires à des peurs ou à des coups de froid. Dans ces cas précis, il est souvent efficace de prescrire Aconitum "en échelle" :
      • une dose en 9 CH le premier jour,
      • une dose en 15 CH le deuxième jour,
      • une dose en 30 CH le troisième jour et d'attendre ensuite la reprise du cycle.